BIENFAITS DE L'ARGILE




Bain de ghassoul (rassoul), 
argile de l'Atlas marocain.



 Les bienfaits de l’argile sont connus en soins externes ou internes depuis la nuit des temps et dans toutes les civilisations.
C’est par une tout autre entrée que je suis arrivée à l’argile : le modelage de sculptures. La malléabilité du matériau m’a immédiatement ouvert un horizon nouveau : avec la terre, on a le droit d’hésiter, de se tromper car on peut toujours revenir en arrière, enlever ou ajouter de la matière, transformer, défaire et changer d’orientation, revenir à zéro
Sa nature même permet donc toutes les approches du modelage : sculpture académique, geste spontané, formes libres qui cultivent l’imaginaire, conduire et laisser conduire les mains,  redécouvrir le contact avec la peau et les sensations…
Au contact de la terre, le lien corps-esprit-matière s’effectue en harmonie et en profondeur. Nous recentrer, décompresser, se relaxer et de prendre du recul par rapport au milieu extérieur.
Un atelier de modelage de terre est donc aussi bien un lieu d’apprentissage qu’un espace de liberté et de bien-être où chacun se redécouvre, est à l’écoute de ses émotions et de ses questionnements, s’exprime, vit concrètement sa créativité…

On trouve beaucoup d’écrits sur l’intérêt du modelage de l’argile. Vous trouverez ici quelques extraits et quelques liens très intéressants. 
Pourtant, ce sont les mains en action avec l’argile qui en parlent le mieux.

CHAMP D'ARGILE



Extrait de l'article paru dans la revue Art et Thérapie, No. 66/67 juin 1999
 ed. par Jean Pierre Klein.
Titre du cahier: TERRE! De la matière argile à l’appartenance à la terre

 http://www.tonfeld-osterwald.de/pics/osterwald-francais.pdf



Quelles possibilités le travail au champ d’argile (Arbeit am Tonfeld®) peut-il alors donner aux personnes de découvrir et d’utiliser leur potentiel psychique et créateur?



Comment travailler au champ d’argile?



Cette méthode a été conçue dans les années ‘70 par Heinz Deuser, professeur à la faculté d’Art thérapie à Nürtingen, une école de hautes études en Allemagne. 

Le champ d’argile (das Tonfeld) est une espèce de caisse d’à peu près 50 sur 45 cm et de 5cm de haut. Elle est remplie d’argile jusqu’au bord avec une surface toute plane. Les personnes y travaillent les yeux fermés en se laissant entièrement guider par les mouvements spontanés de leurs mains. De cette façon-là, le contrôle conscient qui est marqué par toutes les implications socio-culturelles et biographiques est exclu au maximum. 
La personne qui pose ses mains sur la surface neutre du champ d’argile rentre en contact immédiat avec la réalité archétypale transmise par l’haptonomie, le toucher. Par un effet de rétroréaction le toucher initie les mouvements des mains qui correspondent aux sensations du toucher. Ainsi s’établit spontanément un plan de Gestalt qui est à l’arrière plan d’un processus individuel de création et d’individuation. Souvent le travail a le but inconscient de transformer un ancien vécu biographique résultant d’une expérience de manque, de négation, de détresse ou d’abandon qui a empêché ou paralysé les mouvements libres de la personne, son élan vital. 
La dynamique et la Gestalt des actes créateurs de ce travail sont déterminés par la dynamique et la nature du Soi (C.G.Jung), l’instance transcendante et le noyau divin de l’être humain. Il en émane l’élan vital qui fait bouger les mains qui touchent l’argile. Le but de l’évolution gérée finalement par le Soi est la création d’une relation authentique, juste et équilibrée de la personne à l’autre personne et à son monde extérieur et de la personne à elle-même. Voilà le but d’un processus de Gestalt.

MODELAGE EN HOPITAL DE JOUR


Extrait du mémoire de Patrik Hartmann «Un atelier de modelage en hôpital de jour : de la manipulation à la symbolisation. » p.10


«  Sauf exceptions, les enfants éprouvent du plaisir à travailler la terre. Ce plaisir de réaliser tient pour une part aux caractéristiques d’un matériau qui stimule l'expression plastique et dont l’homme a su tirer parti de longue date.



 La terre: une longue histoire

Le potier, le modeleur, le sculpteur parlent de terre pour désigner l'argile qu'ils utilisent.

Celle-ci est un produit de décomposition des roches, c’est un matériau extrêmement commun dont on trouve des carrières partout dans le monde.

Dès la préhistoire, l'homme utilise des terres colorées pour laisser des empreintes et réaliser les peintures rupestres. Lorsqu’il se sédentarise, son rapport au temps change: l'homme organise son avenir. La terre prend alors une importance capitale; il l'utilise pour construire ses maisons, il apprend également à la cuire pour fabriquer des récipients durables. Ce rapprochement est illustré par la langue égyptienne antique: le mot «igdou» désignait alors le maçon et le potier, car les maisons, faites avec le limon du Nil, étaient conçues comme un grand pot.

À la même époque, la civilisation mésopotamienne consigne ses écrits sur des tablettes d'argile: la terre devient explicitement le support de la pensée symbolique de l’homme.

Mais ce ne sont pas là les seules utilisations de ce matériau; de nombreuses civilisations en ont réalisé des figurines, dotées de pouvoirs magiques, symboliques (statues funéraires...) ou plus prosaïques: ainsi, les fillettes de Mésopotamie jouaient avec des poupées de terre cuite.



L'utilisation de la terre s'inscrit donc dans une longue histoire: ce matériau a été l'un des premiers supports à travers lequel l'homme a extériorisé sa pensée en la rendant pérenne . »



- 2350 , Sumer
compte de chèvres et de moutons
en numération babylonienne