KAK au Caveau - Automne 2018 - Charleville

EXPO PALIMPSESTE













     Journalivre



Rien n’était plus facile que d’utiliser un livre pour en faire un palimpseste !

Et pourtant, il a fallu choisir le livre adéquat ; ce n’était finalement pas aussi simple, car l’énorme malle du grenier de ma mère en contenait des dizaines.

Celui-là, comme beaucoup d’autres, contenait un feuillet collé à l’intérieur de la couverture qui indiquait le nom, la date et le prix décerné. Il a été imprimé en 1891 et ma grand-mère qui l’a reçu en récompense de ses capacités en grammaire, devait avoir dix ou douze ans.

Le format du livre, la couleur ( quoiqu’enveloppé dans un exemplaire du Petit Journal du samedi 11 juillet 1896) et le récit m’ont convenue.

Il s’agissait d’une sorte de petit roman d’apprentissage pour jeune fille. Son contenu - moralisateur, culpabilisateur, hypocrite, sexiste, charmant dans l’ensemble et quelquefois drôle - aurait pu s’avérer intéressant d’un point de vue ethnologique, mais son papier d’excellente qualité m’a paru apte à supporter une nouvelle aventure. J’en ai donc fait le journal de ma vie quotidienne.



Ce livre me relie à cette grand-mère que je n’ai pas connue, malgré les 122 années qui séparent la lecture de l’une de l’écriture de l’autre.



Encore bien de pages restent à rédiger. J’en reprendrai peut-être l’écriture à mon retour de voyage.












TOTEM


 La bête humaine



Grès et engobes naturels - H: 115 cm.




Tête vue de derrière







Binoculaire et carquois




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Sur les écailles, poèmes et chansons. 



  
« Nombreux sont ceux qui vivent en nous ;
Si je pense, si je ressens, j’ignore
Qui est celui qui pense, qui ressent.
Je suis seulement le lieu
Où l’on pense, où l’on ressent. »
           
 « Je est un autre », Fernando Pessoa

 
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Gelem, gelem, lungone dromençar
Maladilem baxtale Rromençar.

Ah! Rromalen kotar tumen aven?



[J’ai marché, j’ai marché, sur de longues routes,
J’ai rencontré des Rroms heureux,
Ah ! Roms, d’où venez-vous ?]

                                       ( šaban   Bajrarmonvić, 1964)

  








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En dépit de mes cheveux blonds
Je suis asiatique
En dépit de mes yeux bleus
Je suis africain.


             « En dépit de mes cheveux blonds… », Nâzim Hikmet
 


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Navegar é preciso, viver não é preciso
O barco!



[ Naviguer est nécessaire, vivre n’est pas nécessaire, le bateau]

                                              “Os argonautes”, C. Veloso


( origine : “ navigare necesse est, vivere non est necesse, Pompée)




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« Cada cual con sus trabajos
Con sus sueños cada cual,
Con la esperanza adelante
Con los recuerdos detrás.
Yo tengo tantos hermanos
que no los puedo contar. »




[Tous avec leurs tâches
avec leurs rêves, tous

avec l’espoir devant eux

et derrière, les souvenirs.

J’ai tant de frères

que je ne les peux compter]



« Yo tengo tantos hermanos », Atahualpa Yupanqui





Los hermanos, interprété par Mercedes Sosa



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« Black bodies swinging in the southern breeze
Strange fruit hanging from the polplar trees.”

[Des corps noirs se balancent dans la brise du sud
Un fruit étrange est suspendu aux peupliers]
                    “Strange fruit”, Abel Meeropol

                       

 
                    Strange fruit, interprété par Billie Holiday, 1939.



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Laisse-moi chanter des mélodies
Qui feront danser les branches
Les fleurs de jasmin et de narcisse
Qui accompagneront les caravanes
Et traverseront les déserts.


                  « Ghanili Shway Shway « , Oum Kalthoum


 



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If happy little bluebirds fly
Beyond the rainbow,
Why, oh why can’t I?

[ Si les joyeux petits oiseaux bleus 
volent par-delà l’arc-en-ciel,
pourquoi, oh, pourquoi ne le puis-je pas?]
 
      “Somewhere over the  rainbow” Edgar Yipsel Harburg
                     

 

“Somewhere over the  rainbow”
   interprété par J. Garland, 1938/39



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Warum soll ich meine Pflicht als Frau erfülln?
Für wen? Für die?  Für dich? Für mich?

[Pourquoi dois-je remplir mon devoir en tant que femme?
Pour qui ? Pour eux ? Pour toi? Pour moi? ]






                                  „ Unbeschreiblich weiblich“, Nina Hagen 1978







 

                                                         
 


Poterie piquante




Argile rouge et engobe blanc - H:37 cm







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Le collectif Start 
au Temps des Cerises
23 + 24 juin 2018

Salon "Mise à Jour"

 Le Salon des Ambassadrices 
- Sandrine Kram et Marianne Dewelle - 
propose une mise à jour 
pour faire 
connaître et reconnaître 
la parole des femmes:
salon de lecture, 
table de jeu
garde-robe,
 voix féminines à écouter...








Salon "Mise à jour"
 







Musiques et chansons de femmes 
à écouter!




































Jeu: associer une femme à son oeuvre (littéraire, scientifique, politique...)




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Les vêtements prennent la paroles






















































Non, non, non!
Pourquoi devrais-je remplir mon devoir de femme?

Pour qui?
Pour eux?
Pour toi?
pour moi?






J'ai pas envie 
de remplir mon devoir 
Pas pour toi
Pas pour moi
J'ai pas de devoir




Chanson de Nina Hagen
 "Unbeschreiblich weiblich"































Il était une fois une princesse qui s'était délivrée toute seule - Fin.











Textes sur les règles











Texte de chanson catalane:
"Les nenes bones van al cel, les dolentes a tot arreu
Les nenes bones van al cel, però nosaltres, nosaltres anem a tot arreu.
Volem fer les coses de la nostra manera i fer amb el nostre cos
el que ens sembli béi poder caminar soletes a la
nit sense res ens faci por. 


***
 Les bonnes filles vont au ciel, celles qui souffrent vont  partout.
 Les bonnes filles vont au ciel,  mais nous autres, nous autres circulons partout.
 Nous voulons faire les choses à notre manière et faire avec notre corps
 ce qui nous semble bien, pouvoir marcher seules
 dans la nuit sans rien qui nous fasse peur.



































Nous ne sommes pas sorties de ta côte,nous sommes sorties de la foufoune de nos mères









Les miroirs réfléchissent et parlent













«  Mon petit corps, je ne t’aime pas trop. Je ne m’adresse pas souvent à toi pour te féliciter et te remercier. En général, quand je te regarde, je te reproche des trucs. Pardon pour ça ! Merci de porter mes organes, de me permettre de me déplacer dans l’espace. Merci pour ces orgasmes, pour mon estomac, pour mes papilles. Tu es mon unique véhicule pour traverser cette vie. Tues mon vaisseau, ma soucoupe volante… mon petit corps. Je vais tâcher de t’aimer car tu es mon seul corps. » 

 Extrait de la vidéo « #9 Mon corps - Ce héro »,  Marion Seclin.














«  Parce que l’idéal de la femme blanche, séduisante mais pas pute, bien mariée mais pas effacée, travaillant mais sans trop réussir pour ne pas écraser son mari, mince mais pas névrosée par la nourriture, restant indéfiniment jeune sans se faire défigurer par les chirurgiens de l’esthétique, maman épanouie mais pas accaparée par les couches et les devoirs d’école, bonne maîtresse de maison mais pas bonniche traditionnelle, cultivée mais moins qu’un homme, cette femme blanche heureuse qu’on nous brandit tout le temps sous le nez, celle à laquelle on devrait faire l’effort de ressembler, à part qu’elle a l’air de beaucoup s’emmerder pour pas grand-chose, de toutes façons, je ne l’ai jamais croisée, nulle part. Je crois bien qu’elle n’existe pas. »

« King Kong Théorie » de Virginie Despentes, 2007.