"Ceux qui parlent de la fureur des montagnes, de la
tristesse des anges, se retrouvent affublés de l’aura du poète, ils perdent
toute forme de crédit, les poètes sont des amuseurs, des ornements de salon,
parfois des bouffons et nous ne leur
accordons par conséquent que la crédibilité qu’ils méritent. Sans doute est-il
vrai que la poésie conserve en ses profondeurs la beauté et la simplicité de
l’âme nationale, mais sept siècles d’obscurité
et de difficultés nous ont façonnés, rabotés, et quelque part en chemin
nous avons cessé de croire en son pouvoir, nous nous sommes mis à la considérer
comme de la rêvasserie et de l’ornement de fête, nous avons placé toute notre
ferveur dans les chiffres et les réalités tangibles, ce que nous ne comprenions
pas ou que nous redoutions a été, enfermé, cadenassé, dans d’inoffensifs contes
populaires." "La tristesse des anges", J.K.Stefansson. |
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