Un autoportrait est une vraie prise
de tête, et inversement. Car c’est un changement perpétuel d’éclairage : mauve
au petit matin, jaune à la mi-journée, puis orangé et enfin rougeoyant au
coucher du soleil.
Selon le lieu et le moment.
Selon l’océan devant mes yeux ou le taraudement des machines dans mes oreilles.
Selon que je transpire ou que je grelotte.
Selon le cri de l’agneau ou la douceur du flamenco.
Selon les pampres capiteux de
l’acacia ou la pulpe sure de la prunelle.
Et selon toi.
Il y a tant
de monde dans ma tête et dans mon corps, qu’il faudrait tous les romans noirs
et tous les romans à l’eau de rose pour faire mon autoportrait en 300 000 D. Il
faudrait aussi les mélopées antiques et les javas à quatre sous, les films
muets en noir et blanc et la rose pourpre du Caire, les cristaux de Naica, les
galaxies de Sonia, les épopées de Gilgamesh, la poésie de Tranströmer et trois
ratons-laveurs.
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