Extrait du
mémoire de Patrik Hartmann «Un atelier de modelage en hôpital de jour : de
la manipulation à la symbolisation. » p.10
« Sauf exceptions, les enfants éprouvent du plaisir à travailler la terre. Ce plaisir de réaliser tient pour une part aux caractéristiques d’un matériau qui stimule l'expression plastique et dont l’homme a su tirer parti de longue date.
La terre: une longue histoire
Le potier, le modeleur, le sculpteur
parlent de terre pour désigner l'argile qu'ils utilisent.
Celle-ci est un produit de
décomposition des roches, c’est un matériau extrêmement commun dont on trouve
des carrières partout dans le monde.
Dès la préhistoire, l'homme utilise
des terres colorées pour laisser des empreintes et réaliser les peintures
rupestres. Lorsqu’il se sédentarise, son rapport au temps change: l'homme
organise son avenir. La terre prend alors une importance capitale; il l'utilise
pour construire ses maisons, il apprend également à la cuire pour fabriquer des
récipients durables. Ce rapprochement est illustré par la langue égyptienne
antique: le mot «igdou» désignait alors le maçon et le potier, car les maisons, faites avec le limon du Nil, étaient
conçues comme un grand pot.
À la même époque, la civilisation
mésopotamienne consigne ses écrits sur des tablettes d'argile: la terre devient
explicitement le support de la pensée symbolique de l’homme.
Mais ce ne sont pas là les seules
utilisations de ce matériau; de nombreuses civilisations en ont réalisé des
figurines, dotées de pouvoirs magiques, symboliques (statues funéraires...) ou
plus prosaïques: ainsi, les fillettes de Mésopotamie jouaient avec des poupées
de terre cuite.
L'utilisation de la terre s'inscrit
donc dans une longue histoire: ce matériau a été l'un des premiers supports à
travers lequel l'homme a extériorisé sa pensée en la rendant pérenne . »
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